Mosquées démolies et cimetières anéantis
Le gouvernement chinois renforce les mesures de destruction et de fermeture des mosquées au Turkistan oriental. The Guardian et Bellingcat ont rapporté que 16000 mosquées et sanctuaires islamiques sur 91 sites analysés ont été détruits ou presque détruits entre 2016 et 2018 [1]. Keriya Heytagh, une mosquée d’une grande importance religieuse située à Khotan, fait également partie des mosquées démolies par Pékin. De plus, le gouvernement chinois installe des systèmes de surveillance dans les mosquées. The Guardian stipule que les visiteurs doivent s'inscrire avec une pièce d'identité pour entrer dans ces sites religieux et que seulement certaines personnes y ont accès. Cette mesure a conduit à une diminution du nombre de visiteurs.
Les autorités chinoises cachent activement l’éradication des monuments culturels et religieux et prétendent le faire sous prétexte d’améliorer ces sites. Les « politiques de mise au point des mosquées comprennent l’ajout d’électricité, de routes, d’actualités, de radios, de télévisions, de librairies culturelles et de toilettes » [2]. Ces changements banalisent progressivement le caractère religieux et sacré des mosquées. Les sites religieux qui ne sont pas complètement démolis sont utilisés comme espaces publics [3]. À vrai dire, le but du PCC n'est pas d'améliorer les lieux de culte, mais de briser la relation entre la prochaine génération d'Ouïghours et leur religion et culture qui diffèrent de ceux des Chinois Han.
Pékin ne ravage pas seulement les mosquées, mais s’attaque également aux cimetières ouïghours. CNN a découvert grâce à des images satellites que plus de 100 cimetières ont été démolis par les autorités chinoises. Le rasage des cimetières ouïghours n’est qu’une des nombreuses stratégies utilisées par la Chine afin d’effacer l’islam du Turkistan oriental. Le gouvernement chinois ne nie pas l’anéantissement des cimetières ouïghours. Il reconnaît que les tombes sont déplacées sous prétexte « de répondre aux demandes de l’urbanisme et de promouvoir la construction » [4]. Ce prétexte ne tient pas la route puisque le gouvernement chinois ne tolère aucunement les pratiques culturelles ou religieuses telles que l’islam.
Références
[1] JESSICA AYA HARN 2ND DECEMBER 2020. Ibid.https://themuslimvibe.com/muslim-current-affairs-news/china-has-destroyed-65-of-the-mosques-in-east-turkestan-as-part-of-the-ongoing-genocide-against-uyghur-muslims
Kuo, Lily. 2019. “Revealed: New Evidence of China’s Mission to Raze the Mosques of Xinjiang.” The Guardian, May 7, 2019, sec. World news.https://www.theguardian.com/world/2019/may/07/revealed-new-evidence-of-chinas-mission-to-raze-the-mosques-of-xinjiang.
[2] “Wrecked Mosques, Police Watch: A Tense Ramadan in Xinjiang.” 2019. France 24.June 7, 2019.https://www.france24.com/en/20190607-wrecked-mosques-police-watch-tense-ramadan-xinjiang.
[3] CNN, Matt Rivers. n.d. “More than 100 Uyghur Graveyards Demolished by Chinese Authorities.” CNN. Accessed July 3, 2020. https://www.cnn.com/2020/01/02/asia/xinjiang-uyghur-graveyards-china-intl-hnk/index.html